La publicité sur internet a déjà 22 ans d’ancienneté. Incroyable, non ? Si elle a connu des évolutions significatives, il est vrai qu’elle a aussi engendré des réactions hostiles chez plusieurs millions d’internautes. Envahis au quotidien par des campagnes agressives, des contenus, les bannières et liens sponsorisés sur leurs sites favoris ont été la goutte d’eau qui a fait déborder le vase de leur tolérance ! Les logiciels d’Adblocking sont alors venus à leur rescousse… au grand dam des sites qui vivent justement des revenus publicitaires.
L’Adblocking, une réaction face à « l’inflation publicitaire »
Le mécanisme de la publicité digitale consiste, pour ses acteurs, à insérer sur leurs pages des bannières, bandeaux ou affiches publicitaires destinés aux internautes, afin de les amener à cliquer sur ceux-ci.
Les recettes sont générées par le nombre de clics, d’impressions et par la commercialisation de ces « espaces », d’où leur multiplication sur les pages. Les acteurs du web ont aussi recours aux « fenêtres pop-ups » s’affichant de manière intempestive et qui gênent la navigation des internautes. C’est face à cette « prolifération publicitaire » que l’Adblocking a vu le jour. Ce terme anglophone désigne l’action de télécharger une extension sur son navigateur pour rendre invisibles ces publicités. L’internaute peut alors consulter les contenus sans entrave.
Des études ont montré que le marché de l’Adblocking est en pleine floraison pour ne pas dire en pleine explosion. Ainsi, selon une enquête de Pagefair, à cause de l’Adblocking, les acteurs du web auraient perdu 21,8 milliards de revenus sur les 141 milliards générés. Pire, ce montant pourrait s’élever à 41,4 milliards de dollars d’ici 2018. Et ce n’est pas près de s’arrêter, car chaque année le nombre d’internautes utilisant des bloqueurs de publicité augmente de 41%. À l’heure actuelle, ils sont 198 millions à être équipés d’un tel outil.
Comme si cela ne suffisait pas, l’Adblocking mobile a également vu le jour ! Au final 2.24% des mobinautes sous Android ont installé un bloqueur de pubs et 1.33% d’utilisateurs iOS.
L’Anti-Adblocking pour contrer l’Adblocking ?
Au regard du réel manque à gagner pour les sites internet et les acteurs de la publicité digitale, de nombreuses startups ont vu le jour et ont lancé des produits « Anti-Adblocking ». Ce sont des logiciels qui permettent de « contrer » les bloqueurs de publicité.
Les méthodes Anti-Adblocking peuvent
- Afficher une bannière qui incite l’internaute à désactiver son extension, sans pour autant entraver la consultation du site.
- Interdire purement et simplement l’accès au contenu disponible pour les internautes ayant installé un Adblocker.
Toutefois, il convient de se demander si cette réponse à l’Adblocking est appropriée ?
En effet, cette méthode est finalement contraire à l’exigence fondamentale qui voudrait que ces entreprises soient à l’écoute des clients ? Sans compter que « forcer » de potentiels clients à faire une chose dont ils n’ont pas envie demeure le meilleur moyen de les faire fuir…
Le Content Marketing, le futur de la publicité digitale
Dans la « guerre de positionnement » opposant Adblocking et Anti-Adblocking, le Content Marketing (et le Brand Content) se situe au milieu et se veut être une alternative de choix. Le Content Marketing consiste à proposer aux consommateurs du contenu éditorial privilégiant la qualité au détriment de la quantité. Pour ce faire, ce contenu doit répondre à trois critères à savoir : enseigner, divertir et vendre. Il ne s’agit pas de parler directement du produit, de la marque ou du service que proposent les professionnels (annonceurs), mais bien d’accrocher les clients grâce à son utilité.
Contrairement à la publicité digitale traditionnelle, le cycle de conversion opéré à l’aide du Content Marketing est plus long. Toutefois, ce dernier a l’exclusivité de la fidélisation des consommateurs et de la consolidation du lien entre eux et les professionnels annonceurs. Cependant, il existe des controverses quant au but du Content Marketing. Pour les annonceurs français, par exemple, l’objet du Content Marketing n’est pas l’augmentation du chiffre d’affaires, mais plutôt l’amélioration de son e-réputation. Par conséquent, ils ne visualisent pas le potentiel de cette stratégie pour leurs ventes. Les annonceurs américains, par contre, estiment que le marketing de contenu leur permet de générer du trafic qualifié et de booster leur vente en convertissant leurs prospects en clients. Et ce sont eux qui ont raison ! Il est dommage de voir que certaines entreprises françaises refusent toujours de l’accepter…
Forcer les internautes à consulter un contenu qu’il considère comme indésirable n’est pas la meilleure solution. Plutôt que d’avoir un business model uniquement basé sur la publicité, pourquoi ne pas rentabiliser du contenu utile, avec des partenaires de qualité ? C’est l’avenir de la publicité digitale et une véritable valeur ajoutée à votre site internet.
Pour aller plus loin :